Se réapproprier le temps, tant qu’ils le peuvent encore. Dans Forty After Eighties, leur premier album à paraître le 9 octobre 2020, les membres très actifs du projet M/A vont jusqu’à s’en jouer. L’une des plus intenses découvertes électro de ce dernier trimestre, à n’en point douter.
Mon premier imagine, mon second développe, quand ma troisième crée le lien. De quoi, dès le départ, mettre toutes les chances du côté de leur projet M/A, et plus encore. Dans l’ordre, cela donne Max Elbling, Grégory Semah et Stéphanie Naïm pour le tiercé gagnant. Et c’est peu dire en réalité, à l’écoute de leur tout premier album Forty After Eighties qui sortira le 9 octobre prochain. Succédant à un premier EP, Fight, dévoilé en 2018, le trio n’est pas étranger à l’approche artistique, notamment musicale.
Graphiste et directeur artistique, Max tient sa petite agence haut de gamme à Paris. Quant à Grégory, il officie en tant que développeur indépendant. Enfin, Stéphanie représente ses prodiges de la com’ chez Drims_Creative, une structure à taille humaine qu’elle a fondée en 2008. Et ce, après cinq années passées chez Sony Music. Mettez les trois dans un shaker. Ajoutez des sonorités pop-électro ressenties, un soupçon de soupirs évocateurs, quelques échos aux 80’s. Sans omettre une pincée de textes perspicaces et incarnés : vous obtenez M/A, un projet qui vaut bien le détour.
M/A : l’instant dure et nous appartient
Chez Skriber, on a pensé tour à tour à The XX, à Bronswick. Parfois même, à Ace Of Base, dans les mots susurrés par Stéphanie et Greg : nostalgie, quand tu nous tiens… Ceci étant dit, la démarche de M/A est tellement enveloppante et singulière qu’on en oublie toutes les influences. Opération réussie donc : comme en gastronomie, on revit les meilleures recettes de mamie tout en découvrant des saveurs qu’on n’avait jamais connues avant. En d’autres termes, le trio sait mettre en appétit, rassasier tout autant qu’émouvoir. Avec, cerise sur le gâteau, cette prononciation anglaise « so frenchy and charming ». Qui est loin de l’être chez tout le monde.
Dance For Me et prends du plaisir à le faire, si tu veux que je sois The Link entre elle et toi. Give Me A Call qui me fera sentir que je suis unique, très loin de The Clones, ceux-là même qui voudraient qu’on ne s’éloigne jamais trop. Au risque de devenir, de nous vivre complètement. Jusqu’à la fin, soyons l’amour de soi, des autres et pour eux. Sans tricher, sans se grimer. Jusqu’à cette mer bien vivante malgré toutes ces apparences jouant contre elle, toi, moi, nous. « Don’t close your eyes », reste encore si tu le peux toujours. À défaut, je te retrouverai en faisant plier le cours du temps. En le soumettant à notre seule volonté.
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