Trois ans après la révélation de son premier album Infinite Games qui fit sensation, le groupe londonien Zola Blood est revenu vendredi 15 mai avec un nouvel EP intitulé Two Hearts. La magie opère toujours et plus que jamais. Une poésie contemporaine portée par la voix sublime de Matt West.
« Rien n’est jamais fini, il suffit d’un peu de bonheur pour que tout recommence. » Et pour cause : ces quelques mots que l’on doit à Émile Zola (ndlr : dans Germinal) trouvent à nouveau un écho inattendu dans ceux du quatuor britannique Zola Blood. Depuis la sortie en octobre 2014 de son tout premier EP Meridian, celui-ci multiplie les effusions qui savent durablement étreindre leurs cibles. Ainsi, à travers les beats de musiques mêlant sensualité et sens profond, la béatitude nous guette. Elle s’incruste en nous et permet de renouer avec une plénitude propice à l’introspection.
Matt West, Ed Smith, Paul Brown et Sam Cunnington se sont rencontrés dans les banlieues Est de Londres en 2013, à Hackney Wick. Leurs deux premiers singles, Grace puis Meridian, leur valent d’être repérés par le blog Hype Machine. Puis d’être partagés par plusieurs autres et au-delà des frontières du Royaume-Uni. En juillet 2017, ils franchissent une nouvelle étape avec leur premier album Infinite Games. Ce dernier est axé sur l’œuvre de James P. Carse, basée entre autres sur la théorie des jeux ou « game theory ». En d’autres termes, l’étude des modèles mathématiques d’interaction stratégique entre des décideurs rationnels.
Zola Blood : rester dans la partie en premier lieu
Dans l’approche de Zola Blood, on cerne instinctivement les influences de Radiohead et de Tame Impala. Elles ne sont pas les seules bien sûr. Mais la gémellité des voix de Matt West et de Thom Yorke touche l’auditeur en plein cœur. Quant aux volutes mélodiques électro du band, elles résonnent subtilement avec celles du projet de Kevin Parker. L’ivresse est de mise, et une fois de plus dans le nouvel EP de Zola Blood, Two Hearts, dévoilé vendredi dernier. Elle est douce, enveloppante, par le travail d’écriture épousant celui de composition.
Car derrière les sentiments éprouvés pour l’unique autre, il s’agit aussi et surtout de partager ceux destinés à et pour tous. « Chasser une réponse : nous rechercherons toujours » : dans Silver Soul, la marche de la victoire n’évoque pas grand chose tant que la bataille ne fédère pas suffisamment d’esprits éveillés. Sur les bords de la rivière Lea, l’âme vagabonde puis matérialise ce « bridge » qui n’existe pas encore. Une perspective étrangement corrélée à cette période qui, elle, n’est pas vraiment étrange. En réalité, elle était prévisible pour beaucoup. Mais lorsqu’il s’agit d’interroger ses propres certitudes, voire, de les façonner à nouveau, le courage manque parfois. Out of Time, en-dehors des codes, des fausses vérités vraies et des illusions nourries pour éviter la confrontation avec soi-même. Écoutez Zola Blood pour être mis sur la voie.
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