Trois ans après Circles, un seul après ses Fables of Shwedagon, Anne Paceo a sorti son cinquième album Bright Shadows le 25 janvier dernier. Pour l’occasion, elle reprend la route et passera notamment par le 104 à Paris le 19 février.
Bright Shadows, ou comment allier audace musicale, improvisation et exigence pop ? C’est la question que pose ce nouvel opus d’Anne Paceo, disponible depuis le 25 janvier. Au programme : un égarement dans les genres, les styles et les proses que l’existence chante. Un témoignage, aussi : celui d’une femme sachant donner le change à la batterie, et qui réussit à user de cette faculté pour initier des rythmes expérimentaux, inédits, personnels.
Anne Paceo s’emporte et désarçonne l’écoute. Elle se remémore ses lointaines contrées, pas si éloignées que ça en définitive. Celles qu’elle connut enfant en Côte d’Ivoire. Celles de ces autres illustres, à l’instar de John Coltrane et Dianne Reeves. Celles, enfin, qu’elle accompagna pour manigancer ses merveilleux tours, comme Jeanne Added lors de sa tournée Be Sensational en 2015.
Ô toi, le jazz sans qui je ne serais rien
Elle l’a dans la peau, il ne la lâchera pas. Dans Bright Shadows, il prend une nouvelle tournure par un travail inédit de la voix. “La voix et la percussion renvoient à l’originel”, explique Anne Paceo, au point de se fondre dans la fresque instrumentale ainsi composée. La communion vocale atteint un paroxysme : Ann Shirley et Florent Mateo sont passés par là.
Dans l’élan mémoriel et amoureux remis en cause : Hope is a Swan ; dans l’impénétrable question temporelle posée par Tomorrow ; dans le blanc des yeux de celle-ci devenant une autre dans The Shell, Anne Paceo invente, réinvente. Elle jubile et devient la muse d’une langue nouvelle, imaginée, dédiée entre autres à la médium Nehanda, guerrière à ses heures perdues, à son époque, à celle d’aujourd’hui aussi.
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