Seize ans après Les premiers instants, Bastien Lallemant est revenu le 24 mai dernier avec son cinquième album. Il y fait Danser les filles. Il y contient les angoisses de La maison haute. Pour l’occasion, il se lance dans une nouvelle tournée qui débutera dans sa cité dijonnaise le 29 octobre à La Vapeur.
Mimétisme : au-delà de cette « propriété que possèdent certaines espèces animales, à l’instar du caméléon, de se rendre semblables par l’apparence au milieu environnant ou à une autre espèce pour assurer leur protection », il est aussi une « imitation involontaire ». Dans le cas de Bastien Lallemant, on aurait pu hésiter. Se demander laquelle de ces deux définitions s’appliquait justement à son sujet. Aujourd’hui, le doute n’est plus d’actualité.
Il le ressuscite à sa manière. Cela tombe bien : le fumeur de gitanes fait partie de ses références de choix aux côtés de Boris Vian, de Georges Brassens et de Claude Nougaro. Il est lui et il l’est tout autant. Dans l’intensité de son interprétation et dans l’humilité de ses chants. À travers une écriture inspirée d’une littérature classique qui constitue son second pilier avec celui de la musique. En outre, celle de Jean Giono et de Victor Hugo. Dans le respect qu’il incarne profondément pour son œuvre, pour l’homme. Pour Serge Gainsbourg, Bastien Lallemant est lui-même plus que jamais.
Bastien Lallemant : rester debout, avancer à son propre tempo
Danser les filles est le cinquième opus de Bastien Lallemant paru le 24 mai dernier. Une fois n’est pas coutume, il fut entouré par Sébastien Martel et JP Nataf pour sa réalisation. Celle-ci eut lieu en parallèle des siestes acoustiques. Bastien Lallemant en est l’un des instigateurs, si ce n’est le principal. Lancées il y a bientôt dix ans, les anonymes s’allongent sur les notes des artistes qu’il y convie. Chacun d’entre eux devient la composante éphémère d’un autre. C’est ainsi qu’il devint notamment le bassiste d’Albin de la Simone, le guitariste de Camélia Jordana et l’accompagnateur de Vanessa Paradis. Le temps d’une chanson.
Danser les filles est l’histoire « d’un amour qui sait où il mène ». Ralentissons, pour plus de plaisir et un plaisir autrement. La maison haute est à présent celle qui penche, celle « du revenant qu’on attend plus ». Et dans l’action de Fuir au combat, une tolérance nouvelle vis-à-vis de soi, de lui. Le grand départ sonne alors comme une rengaine. « Partir avant qu’il ne soit trop tard », faire Ami ami et nourrir Le feu. Celui intérieur, l’espace d’un été. Celui du live, d’un souvenir d’amour et d’une scène. En l’occurrence, celle de La Vapeur dans la patrie de Bastien Lallemant.
Bastien Lallemant : Site officiel | Facebook | Photo : Frank Loriou