Attardons-nous aujourd’hui sur Ugo Del Rosso aka Rouuge. Ce jeune auteur, compositeur et interprète montbrisonnais de 26 ans a sorti début octobre un nouveau single intitulé Slow. Il se produira en solo le 16 novembre au Kraspek Mysik à Lyon, puis avec son band le 22 novembre au Farmer et le 3 décembre au Ninkasi Music Lab.
Compliqué de trouver des infos sur Ugo Del Rosso et sur son nouveau projet musical Rouuge sur le web. Au détour d’un phoner improvisé, on réussit enfin à percer son mystère. Ainsi, on se rend compte que l’artiste n’en est pas à son coup d’essai. Ses parents l’inscrivent au Conservatoire « contre son gré » alors qu’il n’a que six ans. « J’ai arrêté parce que ça me prenait mon mercredi soir et qu’il y avait Dragon Ball Z à la télé », finit-il par lâcher.
Led Zeppelin et Pink Floyd lui remettent le pied à l’étrier à treize ans. En parallèle, Ugo Del Rosso fait ses premiers pas en MAO. « Pour être franc, je me suis aussi remis à la musique parce que ma sœur me réclamait constamment ma guitare. Je ne voulais pas la lui prêter. Rejouer, c’était le prétexte tout trouvé pour ne pas la lui filer. » Il intègre finalement le groupe de l’école communale de musique de Saint-Marcellin-en-Forez après y avoir révisé ses gammes et découvert le jazz manouche.
De Gohue à Rouuge
Pour dépanner, Ugo Del Rosso devient le batteur d’un groupe de reggae montbrisonnais. En parallèle, il s’essaye dès sa majorité à la production de musiques électro. Il devient Gohue. Durant ses heures perdues, il écrit également ses premiers textes de rap. Il suit une formation aux techniques du son. Puis il s’installe dans un boulot « pépère » qui, mine de rien, ne réussit pas à répondre à ses profondes aspirations créatives. Aussi décide t’il de tout lâcher et de partir sur les routes en camion. Destination les Balkans.
Là-bas, il croise une foule de gens. « Ils m’ont conforté dans mon initiative », explique t’il. Il se produit dans la rue et rencontre une vieille dame qui l’encourage à user aussi de sa voix. Son périple dure trois mois. Finalement, il se réinscrit au Conservatoire en septembre 2016 et commence à compiler une série de compositions originales pour lesquelles il se lance dans l’écriture en anglais. En avril 2018, Gohue cède sa place à Rouuge. Ce nouveau nom de scène sonne comme un nouveau chapitre, dévoilé dans un EP « pilote » posté sur Bandcamp : Flower. Ainsi que dans une session live enregistrée aux Mikrokosm Studios à Lyon.
La sélec' d'Ugo Del Rosso
JEFF BUCKLEY
Lover, You Should've Come Over
BON IVER
Re: Stacks
SUPERTRAMP
My Kind Of Lady
Voir Rouuge
Le 10 octobre dernier, Rouuge a donc révélé un nouveau single intitulé Slow. « Il s’agit d’un hommage à une agréable solitude, à une transe maladive que j’ai vécue à l’occasion d’une grosse grippe et de l’arrivée chez moi de mes potes en galère. J’avais eu un mal fou à trouver la tranquillité. D’où une approche froide et distante à laquelle succède un vrai plaisir d’être à nouveau seul. »
Rouuge s’inspire des amours désespérés en trois temps de Jeff Buckley. Mais aussi de l’intimité des titres de Bon Iver invitant à l’introspection et des « chou-bi-dou-bi-dou » assumés de Supertramp. Si ses perspectives musicales restent encore expérimentales, Rouuge s’est déjà approprié un univers enrichi de belles pointures. Mais surtout d’une dévotion musicale qui pourrait bien lui permettre de faire son trou. Un EP est prévu pour avril 2020 : les pourparlers sont en cours avec l’Affect Records dans ce sens. Le temps de laisser cette Flower se développer et prendre ses aises, en studio mais aussi sur scène, comme ce sera le cas samedi 16 novembre au Kraspek Mysik à Lyon.
Rouuge : Facebook