Sorti dans les salles le 22 décembre 2021, Madeleine Collins nous plonge dans les affres d’une femme qui ne sait plus vraiment à quel saint se vouer. Incarnée avec brio par Virginie Efira, elle joue de ses différentes identités pour tenter de se (re)trouver.
Dans une boutique chic, une jeune femme se laisse aller à une petite séance d’essayage improvisée. La vendeuse la retrouve évanouie et le nez en sang dans la cabine avant qu’elle ne finisse par se réveiller. Mais alors qu’elle vient de quitter le magasin, un cri d’horreur déchire l’atmosphère feutrée de la galerie. Changement de décor : un jardin public par une belle journée. Ninon est une petite fille très inventive. Elle s’amuse près du grand chêne sous le regard attendri de Judith (Virginie Efira).
Toutes deux rentrent à la maison. Le papa, Abdel (Quim Gutiérrez), est déjà en train de préparer le dîner. Judith boucle ses valises pour partir au travail. Elle est traductrice dans un cabinet de prestige et fait plusieurs déplacements chaque année. Ninon ne veut pas qu’elle s’en aille mais elle le doit. Le temps d’un dernier baiser à la petite fille et à Abdel… Quelques heures plus tard, Judith est de nouveau auprès de son mari Melvil (Bruno Salomone). Elle s’apprête pour assister à son concert du soir tout en embrassant ses deux fils. Deux familles, deux décors qui ne se croisent pas. Mais à quoi rime toute cette mise en scène ?
Madeleine Collins : entre deux vies et plus si…
Réalisé par Antoine Barraud, Madeleine Collins est un film mêlant avec subtilité le thriller et la comédie romantique au drame. On suit avec intérêt les pérégrinations de Judith tant elles dissimulent des sentiments bien enfouis et des mystères déroutants. On s’interroge : comment réussit-elle à tromper ainsi son monde ? Dans quelle mesure se trompe-t-elle elle-même ? Le brouillard s’épaissit dès lors qu’elle se fait appeler Margot par un autre personnage. Encore plus lorsqu’on la retrouve dans une cave abandonnée en compagnie de Kurt (Nadav Lapid), son dealer de faux papiers.
Disponible depuis le 22 avril 2022 en Blu-ray, DVD et VOD, Madeleine Collins nous immerge dans les méandres d’un deuil infini et multiforme. D’une part, celui d’un être cher parti trop tôt, trop brutalement. D’autre part, celui d’un moi qu’on croyait éteint à jamais et réveillé par un amour inattendu. Enfin, celui d’une existence dépassant la seule identité que l’on nous reconnaît. Dans Madeleine Collins, la palette d’émotions offerte par Virginie Efira traduit avec précision chaque nouvelle étape de la descente aux enfers du personnage de Judith. Une descente qui peut aussi s’apparenter au mythe d’Icare par plusieurs aspects sans que ne soit révélé le dénouement de celui de Judith alias Madeleine Collins avec deux L.