Skriber vous propose sa sélection de Blu-Ray et de DVD ayant marqué 2018. S’il y eut de beaux films, il y en eut également de très beaux. Retrouvez certains d’entre eux dans notre catégorie cinéma, auxquels s’ajoutent ceux de notre Top 5 d’aujourd’hui. À vos commentaires pour partager les vôtres s’ils n’y figurent pas 🙂
1
Call Me By Your Name
Sorti le 4 juillet 2018
Si les anges n’ont pas de sexe, pourquoi l’amour devrait-il en avoir un ? Dans Call Me By Your Name, le réalisateur italien Luca Guadagnino apporte à cette question sa propre réponse : aucun diktat moral, religieux, culturel, philosophique ou sociologique ne vient troubler son déroulé. Seul le sentiment amoureux compte. Et le jeune Elio (Timothée Chalamet) va en faire l’expérience avec Oliver (Armie Hammer), sans nommer si ce n’est ressentir pleinement chaque instant passé avec lui, dans ses songes, ses fantasmes, puis en réalité. Call Me By Your Name : un film essentiel, pour se souvenir de ce que cela fait lorsqu’on est éperdument amoureux. Récompensé notamment le 15 décembre dernier au European Film Awards par le Prix du public.
2
In The Fade
Sorti le 17 mai 2018
Contrairement aux déclarations de certaines figures politiques et médiatiques de premier plan, il n’est pas concevable de s’habituer à vivre avec le terrorisme. Et ce, quel que soit son visage. C’est le parti pris du réalisateur allemand Fatih Akin dans son long métrage In The Fade. Au-delà des drames humains qu’il engendre, le terrorisme est connecté à des problématiques sociétales majeures que les institutions de tous les pays se doivent aujourd’hui de considérer pleinement. Comment dépasser le stade de la seule réaction, et éteindre les extrémismes et les fanatismes de tous bords ? Sorti dans les salles trois semaines avant Stronger, le film choc de David Gordon Green sur les attentats du marathon de Boston de 2013, et Le 15h17 pour Paris, le film de Clint Eastwood sur l’attentat déjoué du Thalys en 2015, In The Fade et ces deux autres productions constituent un triptyque proposant plusieurs éléments de réponse à la question. À noter l’incroyable performance de Diane Kruger, reconnue au Festival de Cannes 2017 par le Prix d’interprétation féminine.
3
120 battements par minute
Sorti le 6 janvier 2018
Quatre ans après le très remarqué Eastern Boys, le réalisateur Robin Campillo offre un long métrage poignant à la justesse innommable. Aux actions de l’association LGBT Act Up, militant pour la reconnaissance des patients atteints du SIDA, se mêle une histoire d’amour hors-norme, presque hors du temps, entre Sean (Nahuel Perez Biscayart) et Nathan (Arnaud Valois). Récompensé notamment par le César du meilleur film français de l’année, et par celui du meilleur scénario original, 120 battements par minute est également l’occasion pour le jeune Nahuel Perez Biscayart de révéler tout le brio de son jeu d’acteur, tout comme il le fit en parallèle dans le film d’Albert Dupontel : Au revoir là-haut.
4
Barbara
Sorti le 31 janvier 2018
Auteure, compositrice et interprète éternelle, Barbara laissa au monde un répertoire éveillant le frisson à chaque note, et toutes les nuances de l’amour à chaque mot. Réalisé par Mathieu Amalric et projeté dans les salles dès le 6 septembre 2017, le biopic qui lui est consacré n’a laissé personne indifférent : on apprécie sa retranscription de l’existence d’une telle héroïne de la chanson française, ou on n’y adhère guère. Les images d’époque se confondent constamment avec celles d’aujourd’hui. Elles laissent ce brin de poésie, magnifiquement portée par Jeanne Balibar, récompensée par le César de la meilleure actrice en 2018.
5
Tout le monde debout
Sorti le 18 juillet 2018
Comment parler des personnes en situation de handicap sans verser dans une compassion outrancière ne faisant qu’accentuer leur stigmatisation, et donc, leur isolement ? Dans Tout le monde debout, Franck Dubosc apporte sa réponse à cette question. Axée sur le burlesque, l’ironie et la dérision, elle épouse les traits d’un homme imbu de sa personne et totalement décomplexé. Sa superficialité va s’évaporer au contact de Florence (Alexandra Lamy), la sœur handicapée de sa voisine qu’il veut séduire à tout prix. Entre boniments, histoires de fesses et histoire d’amour, Franck Dubosc étonne par cette première réalisation. S’il n’y omet jamais les réalités que le handicap recouvre, il les dédramatise pour que chacun puisse considérer pleinement les personnes handicapées comme des êtres à part entière. Et non le feindre.