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Sibyl | Divination 2.0

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On ne change pas une équipe qui gagne. Trois ans après Victoria, Justine Triet rappelle Virginie Efira pour incarner le rôle principal de son nouveau long métrage. Sibyl, ou la réinterprétation de la prophétesse de l’Antiquité à travers l’absence dévastatrice d’un amour. Un film nommé douze fois au Festival de Cannes 2019.

Sibyl (Virginie Efira) rend son tablier. Elle décide de lâcher son métier de psychanalyste pour redevenir romancière. Dans les sushis, son regard se perd. Dans ceux de son mari et de ses enfants aussi. La décision est prise mais le pouvoir de la page blanche fait déjà son effet. Au détour d’un appel de Margot (Adèle Exarchopoulos), les affaires reprennent de plus belle. Et sur tous les plans.

La jeune femme est une jeune actrice. Elle est aussi enceinte d’Igor (Gaspard Ulliel), avec lequel elle entretient une aventure depuis plusieurs mois. Celui-ci n’est autre que le mari de Mika (Sandra Hüller), la réalisatrice du film sur lequel Margot mise toute sa carrière. À travers sa détresse, Sibyl entrevoit une histoire. Celle de son prochain roman. Sauf qu’elle a déjà vécu la même. C’était hier, c’est encore aujourd’hui. Et elle ne sait que trop bien comment elle se termine.

Sibyl : tout est lié à jamais

Avec Sibyl, la réalisatrice Justine Triet explore d’abord les méandres de l’âme de l’enfant. Celui qui grandit sans jamais omettre les traumatismes d’un manque profond d’amour. Le décès de la mère du personnage de Sibyl est un réenclencheur. Sa rencontre avec Margot embrase tout. Les souvenirs d’un amour perdu rendent les cicatrices purulentes. Sibyl a beau les arroser d’alcool du matin au soir : les blessures sont tenaces. Elles battent au rythme des pulsations de son cœur.

Une fois n’est pas coutume, Virginie Efira éblouit par la justesse de son interprétation. Elle retrouve Niels Schneider, déjà croisé dans l’adaptation du roman de Christine Angot, Un amour impossible, signée Catherine Corsini. D’ailleurs, les deux scénarios se donnent le change dans une certaine mesure. Quant à l’intensité d’Adèle Exarchopoulos, elle est également au rendez-vous. Une distribution globalement exemplaire, dirigée avec humilité et humanité par Justine Triet.

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