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The Gentlemen | Ironie du sort et p’tit clin d’œil

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The Gentlemen est le nouveau film signé Guy Ritchie. Il est sorti mercredi dans les salles. Au-delà du casting de choix qu’il dévoile, son scénario fait partie de ceux qui savent faire la différence. Et ce, grâce à deux ingrédients phares : le rythme et l’ironie du sort.

Michael Pearson (Matthew McConaughey) est un baron de la drogue. Très jeune, il a fait le choix d’user de sa grande intelligence pour embrasser l’illégalité. Marqué par les ravages de l’héro dans sa propre famille, il opte pour la production et le commerce de diverses variétés de marijuana dont la qualité ne serait plus à faire. Après avoir joué des coudes et des armes pour marquer son territoire durant les premières années, il devient LE gentleman de la drogue « douce » parmi The Gentlemen de la bourgeoisie anglaise. Mieux encore : il devient leur financeur officieux. Le deal ? Des bakchichs conséquents pour les aider à maintenir leur train de vie et leur rang, en échange de l’utilisation de leurs terres pour faire pousser son or vert.

Aussi, le jour où Michael Pearson annonce qu’il veut se retirer du business, ça commence à jaser et à sentir le roussi. Ray (Charlie Hunnam), son bras droit, reçoit la visite de Fletcher (Hugh Grant), le fin limier de Big Dave (Eddie Marsan). Celui-ci veut faire la peau à Michael depuis son affront public devant toute la bourgeoisie anglaise. Éditorialement, cela s’entend : en effet, Big Dave et le boss d’un célèbre tabloïd anglais. Il a engagé Fletcher pour déterrer un maximum de cadavres et d’infos palpitantes sur le trafic de Michael. Sauf que le principal intéressé ne l’entend pas ainsi. Et qu’on ignore s’il est toujours en vie.

The Gentlemen : la testostérone et la classe ne sont pas incompatibles

On ne le dira jamais assez : un bon film, c’est avant tout une bonne histoire. Une histoire originale, finement écrite, qui fait oublier le temps qui passe au spectateur, immergé dans ses moindres rebondissements. Mais un bon film, c’est aussi un style, une touche, un caractère. Tous reconnaissables entre mille. C’est une lumière, une direction d’acteurs, une vision. C’est avoir un pied sur terre, l’autre dans les étoiles. Un pied dans l’époque actuelle, un autre dans celle qui approche déjà. Enfin, un bon film, ce sont ces multiples réalités qui s’entremêlent parce qu’elles existent. Du moins, parce qu’on les fait vraiment exister toutes.

Dans The Gentlemen, de la même manière qu’il le fit déjà dans les deux volets de Sherlock Holmes, Guy Ritchie marque son empreinte. Il est finalement le vrai héros du film. Ce roi de la jungle qui ne doute jamais pour ne pas tomber, tel que le personnage de Michael le dit. Avec cet écho presque imperceptible à Tarantino – la scène du sauvetage de Laura (Eliot Sumner) renvoie instinctivement à la visite de Samuel L. Jackson et John Travolta aux jeunes dealers dans Pulp Fiction – et cette pointe de flegme britannique légendaire, il fait du divertissement un spectacle. Du spectacle, une expérience. De l’expérience, un excellent film. L’ironie du sort en plus. Mais pour le comprendre, encore faut-il l’avoir vu.

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