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BE4T SLICER | Aurore Gangsta

be4t slicer the hood

Manu Lechat, D.Lee.K, Veeko, Anto Spung : les quatre Lillois qu’on pourrait croire venus de bien plus loin forment BE4T SLICER. Entre rap, hip-hop, trip-hop, électro et toujours sous l’influence du funk et du jazz, le groupe étonne par sa proposition artistique ultra-créative et précisément négociée. The Hood, son premier EP paru le 25 mai, dépasse la seule démonstration de force. Il souligne une intelligence musicale humble et vraiment prometteuse.

Bonjour à vous quatre, et merci d’avoir accepté cette interview. Quelles sont les raisons, personnelles et artistiques, qui vous ont poussés à fédérer vos parcours respectifs au sein de BE4T SLICER en 2015 ?

Manu Lechat : Salut Skriber ! Je driais : notre passion commune pour les musiques hybrides et métissées. Nous avions envie de créer ensemble, d’explorer des terrains inconnus, de mélanger les styles. On vient tous les quatre d’univers musicaux différents, ce qui nous permet de créer un véritable « melting pot » musical. Une musique qui nous ressemble bien au final.

Aviez-vous déjà eu l’occasion de collaborer ensemble avant la formation de BE4T SLICER ? Si oui, quelles ont été vos réalisations ?

Anto Spung : Certains d’entre nous se connaissent depuis longtemps. Manu Lechat, Veeko et D.Lee.K ont collaboré sur le projet Défipayette de l’association « Je rêve et je fais ». Il s’agit d’une création sonore pour des spectacles de danse dans laquelle tous les styles sont représentés. D.Lee.K et Veeko étaient aussi sur un projet en duo appelé Beat by drum. La batterie y est en duel avec les platines et les machines.

BE4T SLICER : on peut traduire votre nom de scène par « battement pour trancheuse (à pain, à viande)« . Un choix de nom guidé simplement pour son côté « ça sonne bien », ou existe t’il un message en filigrane ?

D.Lee.K : Effectivement, le nom de notre groupe a une signification. On le traduira plutôt par « trancheur de rythmes » si tu veux bien (rires). Il décrit l’essence de nos créations à base de samples et de sonorités décortiquées. Le nom BE4T SLICER s’est imposé. Il sonnait comme une évidence.

Dans votre dossier de presse, à l’instar de celui d’une grande majorité d’artistes, on retrouve une longue série de noms d’autres artistes pour/avec lesquels vous avez déjà travaillé. Mais quels sont les éléments qui distinguent BE4T SLICER de tous les autres projets auxquels vous avez pu collaborer ?

Veeko : Dans le projet BE4T SLICER, nous sommes nos propres compositeurs. C’est notre projet. Nous faisons les choix et prenons les décisions que nous trouvons judicieuses pour le groupe. On ne se met aucune barrière stylistique.

« Nous cherchons des featurings impliqués dans le travail de création et pas seulement de simples interprètes »

Quelques temps avant la sortie de votre premier EP 5th Element en décembre 2016, vous évoquiez votre projet musical « future jazz and more« . Quelle place le jazz tient-il encore deux ans plus tard dans votre nouvel EP The Hood, principalement axé sur des sonorités trip-hop électro et des élans rap hip-hop ?

Anto Spung : Le jazz garde sa place en tant qu’influence dans notre processus de création, à l’instar de la soul ou de l’électro. Et puis, dans le jazz, les instruments traditionnels ont une place à part entière comme au sein de BE4T SLICER. Nous profitons et abusons de la technologie grâce à nos machines. Mais jamais au détriment de nos instruments.

Quel est, pour chacun d’entre vous, le plus beau titre de jazz que vous ayez pu écouter ? À quel souvenir précis vous renvoie t’il ?

Manu Lechat : Take five du Dave Brubeck Quartet, un des vinyles de la collection de mes parents dans laquelle j’allais fouiller petit.

D.Lee.K : Like it is de Ysef Lateef, samplé par le groupe IAM sur le titre Un bon son brut pour les truands.

Veeko : String or Light de Yussef Kamaal pour la complexité de la drum en duel avec la simplicité des nappes de clavier.

Anto Spung : Girl from Ipanema de Stan Getz, pour un petit coucher de soleil sur une plage en été et en bonne compagnie ;p

The Hood valorise plusieurs collaborations mises en place pour ajouter des lignes de chant à vos compositions. C’est notamment le cas avec Miscellaneous  pour votre titre Tightrope. D’autre part, avec Jacqueline Baghdasaryan pour Motion. Comment s’est opéré votre choix pour chaque collaboration ?

Manu Lechat : Sur Tightrope, on cherchait un MC français avec un bon flow anglo-saxon. On avait déjà rencontré le duo Chill Bump lors d’un festival que l’on avait organisé. Quand on a créé ce morceau, le choix s’est porté logiquement sur Miscellaneous. En ce qui concerne Motion, on voulait une voix féminine pour un côté plus mainstream. Une jeune chanteuse débutante dont la carrière ne fait aucun doute pour nous. Jacqueline Baghdasaryanest une perle venue d’Arménie.

be4t slicer Jacqueline Baghdasaryan

Quelles thématiques souhaitiez-vous mettre en avant dans les paroles de chacun de vos titres de ce nouvel EP The Hood ?

Veeko : Tightrope, ça parle de la fragilité de la vie. De cette corde raide sur laquelle nous marchons tous et prête à se rompre à tout moment. C’est prendre conscience que tout peut basculer en un claquement de doigts. The Hood est un titre plus « sale ». Ce sont deux potes qui regrettent d’avoir tout foiré. Encore ivres de la veille, ils décident de se retrouver dans un club, histoire d’oublier qu’ils sont de mauvais garçons. Ça fume, ça boit. Ils surfent sur la vibe et se laissent allés au son des rythmes effrénés. Sur le dancefloor, les filles s’agitent, les corps sont humides et les cœurs s’accélèrent. Un simple battement de faux-cils au mascara et ils replongent.

Anto Spung : Motion, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes. On parle ici de vraies connexions et non de relations éphémères ou qui restent en surface. Petit Matin est clairement un titre pour « chiller » cet été, pour prendre du bon temps tout simplement.

Qui est l’auteur de ces textes ? Pourquoi lui et pas un autre ?

D.Lee.K : Sur le titre Tightrope, Miscellaneous du duo Chill Bump a écrit lui-même ses textes. Idem pour The Hood, signé BQ Ifada et Sniper. Pareil pour Motion, Jacqueline Baghdasaryan a écrit avec son instinct. Tout simplement parce que nous cherchons des featurings impliqués dans le travail de création et pas seulement de simples interprètes.

Pour des compositeurs et musiciens tels que vous, quelle est la valeur ajoutée du texte dans un morceau ? Au-delà du seul fait qu’il faille de tout pour tout le monde, pensez-vous que la musique peut se suffire à elle-même ?

Manu Lechat : En fait, oui et non. Évidemment que la musique peut se suffire à elle-même, c’est pourquoi nous avons des morceaux instrumentaux dans notre live. Et en parallèle, on aime aussi le travail autour de la voix qui est aussi un instrument à part entière. Le texte permet toutefois de porter des messages plus précis.

Pouvez-vous me citer le titre d’une chanson dont les paroles vous ont profondément touchés ?

Manu Lechat : Tightrope nous rappelle à quel point l’existence est fragile. Qu’en une seconde, on passe du côté obscur, comme ça, en un souffle.

be4t slicer featurings

Vous poursuivez vos concerts entre Paris, le Nord-Pas de Calais et la Belgique. Vous vous produirez notamment début août au Festival Paradisiac. Peut-on s’attendre à vous retrouver sur les scènes d’autres régions françaises d’ici les prochains mois ?

D.Lee.K : Nous avons plusieurs dates en négociation. Il est vrai que nous sommes dans une démarche d’autoproduction. Aussi, la prise de contacts est parfois difficile et la prospection peut s’avérer fastidieuse. Mais si on tourne en live depuis deux ans, c’est surtout à force d’acharnement et de volonté. On sait bien qu’il ne suffit pas d’avoir un show à « vendre ». Encore faut-il convaincre les salles et les festivals de nous faire confiance…

Quelles difficultés rencontrez-vous pour vous produire en-dehors de votre territoire ?

Anto Spung : Nous sommes conscients que la demande est forte, que les programmateurs sont surchargés par les projets de groupes. Notre tourneur belge, Art-i, s’investit sur son territoire. Nous avons plusieurs dates prévues du côté de Liège notamment. Manque à trouver un tourneur pour le territoire français : l’appel est lancé.

The Hood est donc votre second EP : un projet d’album est-il déjà en cours de préparation ? Si oui, quelle en sera la trame et quand sa sortie sera-t-elle prévue ?

Manu Lechat : Notre EP The Hood vient tout juste de sortir, mais il est vrai qu’un projet d’album est dans les tuyaux. Quelques morceaux sont déjà créés. Pour l’heure, la date de sortie n’est pas fixée, peut-être en 2019. Nous sommes en phase de création bien que huit morceaux inédits soient déjà dans nos machines. S’en suivra le studio d’enregistrement. À suivre donc…


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