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Florent Simon | Les cycles de la création

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Florent Simon a sorti son tout premier album folk The Birds Are Back le 20 novembre 2020. Il nous a charmés par sa douceur et les questions qu’il laisse en suspens. Portrait.

Florent Simon a 34 ans. Il est auteur, compositeur et interprète. Ou plutôt, comme il aime se définir lui-même, un singer-songwriter. Sa plume est capable de faire des fragilités de l’homme de très jolies mélodies. Il est né et a vécu la première partie de sa vie à Lyon. Dès l’enfance, il croise les chansons de Pete Seeger, Bob Dylan et Leonard Cohen. Mais aussi celles de Jimi Hendrix et Led Zeppelin. De quoi lui donner des ailes dès ses premiers apprentissages musicaux au piano.

Il suit ses études à l’École Nationale de Musique de Villeurbanne. “Un lieu ouvert, avec des profs qui incitaient les élèves à se diversifier, créer, chercher leur propre cheminement artistique. Il ne lui en faut pas moins pour tracer sa propre route. Ainsi, à l’occasion d’un séjour d’un an à Londres dans le cadre de son cursus universitaire parallèle en anglais, il fait naître The Lone Tourist. Un avatar qui avait déjà eu l’occasion de se faire la main, sur scène, à Lyon et à Paris. Et qui se retrouve à écumer les bars et les showcases de la capitale anglaise.

Londres : bienvenue au paradis des folkeux

“The Lone Tourist, c’était mon moi post-ado et jeune étudiant. Il rêvait de devenir singer-songwriter sans travailler très sérieusement”, confie Florent Simon. Quelques EPs, des démos : The Lone Tourist quadrille Londres et sa vie nocturne, dans de petites salles bondées, comme dans le quartier de Kilburn au Luminaire, désormais fermé. “On y croisait des musiciens vraiment géniaux. Je me souviens notamment d’un super concert donné par Hawksley Workman.”

Le jour, Florent Simon prépare son mémoire consacré à Paul Auster et fait des petits boulots. Dès le soir venu, il retrouve le milieu des folkeux. “Certains se produisaient trois à quatre fois par semaine. J’avais l’impression de faire partie de cette famille éclatée. Avec des gens qui jouaient leur vie là-dedans. D’autres qui faisaient ça par pur loisir. Ce contexte m’a permis de semer pour la suite. Même si je n’ai jamais vraiment réussi à me sentir totalement légitime pour aller plus loin avec The Lone Tourist.”

Florent Simon : ce trio sinon rien

De retour dans l’Hexagone, Florent Simon laisse The Lone Tourist de côté. Il quitte Lyon pour suivre son épouse à Metz. Là-bas, il y passe son diplôme d’État après une formation de deux ans au Centre de formation des enseignants de la musique et de la danse. Il devient professeur de piano, tout en poursuivant l’écriture de ses chansons. Le “vrai gros déclic” intervient en 2017 lorsqu’il débute l’écriture de son morceau Pale Light. Les arrangements sont évidents. Dès lors, il cherche à s’entourer d’autres musiciens.

À quelques mètres de sa salle de cours, il trouve la violoncelliste Klara Egloff et le clarinettiste Renaud Rusé, enseignants tout comme lui. “Ça a tout de suite fonctionné”, explique t’il. “Au-delà, cela m’a motivé à écrire et à composer d’autres chansons, en ayant constamment à l’esprit cette formation. Klara est une musicienne classique dans le sens noble du terme. Elle excelle dans sa discipline. Renaud quant à lui est un puits de savoir en termes de musiques du monde. Son jeu est instinctif, très porté sur les sonorités de l’Est. Il forme une folk métissée dans mon premier album.”

The Lone Tourist : jamais si loin

The Birds Are Back témoigne d’une synergie profonde entre les trois musiciens. Sorti le 20 décembre dernier, ses onze titres révèlent une sensibilité connectée, d’une part, à la famille de Florent Simon et à sa paternité. D’autre part, à sa rencontre avec Piers Faccini. “J’ai eu la chance en 2018 de passer une semaine, au fin fond des Cévennes, pas très loin de chez lui. Nous étions onze artistes venus d’un peu partout en Europe. Une semaine à travailler avec lui sur le songwriting : c’était vraiment fort.”

Could I be, la chanson qui clôt l’album de Florent Simon, est née là-bas. Elle résume, avec humilité et maturité, la perspective donnée à cette première production. Si The Lone Tourist aurait pu être ce Ghost at Yesternight’s Party, The Birds Are Back signe son retour. Il concrétise le désir impérieux de Florent de se réaliser pleinement en tant qu’artiste. Ainsi que sa confiance dans l’idée de cycle. “Elle revient tout au long de cet album en parallèle d’un retour sur moi. Finalement, j’ai réalisé que tous les doutes que j’avais pu avoir par le passé trouvaient des réponses en faisant confiance au temps qui passe.”


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