Victor Bloch, Cyrille Hanslik, Adrien Deloffre et Axel Maingot forment le groupe Mad Trip depuis 2013. Ils sortent en 2015 un premier EP éponyme dévoilant leurs affinités avec le rock. Puis ils réaffirment leur attachement au genre en septembre 2017 avec un second EP intitulé The Road.
Bonjour Mad Trip. Le groupe fut fondé à la suite d’une soirée bien arrosée. Puis au hasard de rencontres et d’annonces postées sur le web. Quatre ans plus tard, qu’en est-il de ses perspectives de développement ?
Cyrille Hanslik (batterie) : Toujours les mêmes : tenter de permettre à Mad Trip de se faire une place dans le monde de la musique, en France ou ailleurs.
Victor Bloch (basse) : On avance à notre rythme tout en se faisant plaisir. C’est, je pense, le plus important. On essaye surtout de progresser toujours et encore. On écoute les critiques et on les considère pour nos projets futurs.
Adrien Deloffre (lead vocal/guitare) : Je pense que j’ai eu beaucoup de chance de trouver une deuxième famille lors de la création de Mad Trip. C’est un état d’esprit qui ne m’a jamais vraiment quitté. Depuis le début, on a tous envie de faire la musique qui nous corresponde et qui nous fasse plaisir. Je pense que les années nous ont permis de nous comprendre encore mieux. Mais aussi d’expérimenter des choses diverses et d’envisager sérieusement d’être, à notre échelle, reconnu pour ce que l’on fait. On est assez attentifs aux retours du public. On souhaite se recentrer sur ça pour créer une alchimie avec nos fans.
Axel Maingot (guitare) : On va avancer. Nous avons rencontré des gens qui nous ont plus ou moins aidés et avec qui nous sommes restés en contact. On a appris à écouter les autres. Quand on est un jeune groupe, c’est le plus important. En effet, on ne peut pas être objectifs sur notre propre musique. Ce qui va arriver va être fou. Des choses que nous n’imaginions même pas il y a encore deux ans ! On a beaucoup travaillé pour ça. En quatre ans, on a connu des moments pas forcément faciles. C’est ce qui nous pousse à aller plus loin.
Vous mettez en avant de nombreuses références musicales. Elles sont à l’origine du choix de votre nom de scène Mad Trip. Notamment pour l’écho à Mad Sounds, l’un des albums d’Artic Monkeys qu’Adrien aimait beaucoup. Pour celui des drogues, aussi. Avec le recul, comment définiriez-vous l’ADN de Mad Trip, le véritable. Celui qui n’aurait de rapport qu’avec vous et non avec des influences extérieures ?
Cyrille Hanslik : On fait de la musique sans suivre d’influences précises. On a évidemment des goûts similaires. Mais quand on compose un morceau, on joue juste ce qui nous plaît sans vraiment chercher à affirmer une identité. On s’amuse quoi ! Plusieurs de nos morceaux ont d’ailleurs été composés sous forme de jam.
Victor Bloch : Nous sommes sûrement les mecs les plus décalés de la planète. On ne se prend jamais la tête, sauf Axel ! (rires) Quand on est ensemble, on passe notre temps à faire les cons. Vu de l’extérieur, les gens nous prennent pour des débiles. Mais on s’en tape, tant qu’on est bien ensemble et qu’on fait ce qu’il nous plaît.
Adrien Deloffre : Je pense qu’avec le recul, le mot qui nous définit le mieux pourrait être : éclectique. Je n’aime pas rester dans un genre défini avec des recettes préconçues. On ne s’arrête pas à un genre. En fait, ça varie vraiment selon le moment où la chanson est composée. Je pense que c’est une de nos forces.
Axel Maingot : Comme le dit Victor, c’est vrai que nous sommes assez décalés. On peut passer pour des gens bizarres par moment. La chance que l’on a, c’est que l’on n’essaie pas de ressembler à quelque chose. On ne se donne pas de règles précises. Si l’un d’entre nous a une idée qui nous plaît, alors on va la travailler tous ensemble en apportant chacun notre touche. Ensuite, si le résultat fait penser à quelqu’un d’autre, ce n’est pas voulu.
Avec une offre musicale toujours plus vaste, les artistes et les groupes récemment formés ont tôt fait de se retrouver noyés dans la masse. Au-delà de son univers musical, quel est LE truc de Mad Trip pour faire la différence, lors d’un concert par exemple ?
Victor Bloch : On a un son très particulier qui nous différencie. Tantôt dark, tantôt hyper pêchu. On n’est pas tout à fait dans les codes musicaux actuels.
Cyrille Hanslik : Le second degré. On cherche bien évidemment à être sérieux dans nos prestations, mais on essaie de rester toujours un peu décalés, de ne pas devenir comme tous ces groupes se prenant pour dieu sait qui en ayant fait deux concerts.
Adrien Deloffre : C’est vrai que depuis l’explosion d’internet, il ne suffit plus d’être bon musicien pour se faire connaître. Je pense que le professionnalisme et l’attitude générale avec le public et les personnes qui nous permettent de nous produire sont très importants. Je pense qu’avec Mad Trip, on propose cette petite alchimie avec le public qui fait la différence.
Axel Maingot : En concert, on nous a souvent dit que l’on arrivait à créer une atmosphère dans la salle dans laquelle on joue. C’est compliqué à concevoir pour nous, mais c’est ce qui en ressort. D’un autre côté, on ne se prend pas la tête et je pense que ça se ressent. Nous avons déjà joué avec beaucoup de groupes. Nous nous sommes rendus compte de certaines différences. Notamment lorsque nous nous échauffons avant de monter sur scène.
« Je ne crois pas vraiment que nous soyons dans une zone de confort. Les thèmes qu’on évoque sont plus personnels qu’engagés, et heureusement, car on a tous des opinions très diverses »
The Road est sorti en version digitale début septembre, et en version physique fin octobre. Il s’agit de votre second EP. On apprend que le titre de cet EP a été choisi un peu « à l’arrache ». C’est finalement le visuel du disque qui vous aida à le trouver. Ne craignez-vous pas de très vite tourner en rond en restant ainsi à la surface de votre inspiration ?
Victor Bloch : On agit assez intuitivement et on se concerte toujours avant de prendre une décision. On ne reste pas en surface. Il s’agit juste de faire des compromis.
Adrien Deloffre : À l’origine, je voulais intituler cet EP : Songs from the road. C’était une référence à l’un des albums qui a bercé mon enfance : Songs from the Big Chair de Tears for Fears. Finalement, c’est en regardant ce que le graphiste nous a proposé que l’on a choisi The Road !
Dans The Road, un titre a attiré mon attention. Il s’agit de Knock me Out. Il m’a rappelé certaines facettes de l’album Language, Sex, Violence… Other ? made by The Stereophonics et sorti en 2005. Knock me Out est beaucoup moins « propre » que les autres morceaux. Tant vocalement qu’instrumentalement. On y sent une espèce de rage sombre vraiment assumée, crachée à la face de tous. Aura-t-on l’opportunité d’explorer encore cette dimension noire de Mad Trip dans son troisième EP déjà enregistré ?
Victor Bloch : On a beaucoup de morceaux sombres. Certains étaient présents dans le premier EP et il y en aura d’autres dans le troisième. C’est Adrien qui écrit les paroles. Après analyse, on peut conclure que 90% de nos morceaux évoquent des thèmes sombres.
Cyrille Hanslik : Dans les paroles ou les arrangements, certains morceaux du troisième EP seront effectivement dans ce style.
Adrien Deloffre : Tout d’abord, merci de m’avoir fait réécouter cet album des Stereophonics, que j’avais totalement oublié. Ce titre, Knock me out, je l’avais sous le coude depuis pas mal de temps. Avant même la naissance de Mad Trip. Je le vois comme une tranche de vie. J’utilise pas mal de mes chansons pour évacuer mes moments de tristesse. La vie est loin d’être toujours rose. Mais écrire me donne le courage nécessaire pour surmonter ces moments. C’est toujours une partie de moi-même dans mes textes. Nul doute que d’autres morceaux aussi sombres que Knock me out sortiront dans le futur. Notre troisième EP aura effectivement la mélancolie et la souffrance comme thèmes centraux.
Axel Maingot : Knock Me out sonne vraiment différemment des autres chansons. Elle a été mixée d’une autre manière aussi. Après, on a toujours eu des morceaux sombres, à l’instar de notre morceau Under The Mirror sur notre premier EP. Il s’agit sûrement de notre morceau le plus obscur. Je crois que ça a toujours été présent chez nous. Adrien écrit les paroles. Maintenant que l’on se connaît, les compositions sont toujours plus cohérentes avec celles-ci. On retrouvera ça dans l’une des chansons du troisième EP qui s’appelle I see dead faces everywhere.
Comment qualifieriez-vous cette zone de confort dont Mad Trip devrait selon vous se sortir pour aller toujours plus loin dans l’exploration de thèmes connectés à sa réalité et à celles du monde d’aujourd’hui ?
Victor Bloch : Je ne crois pas vraiment que nous soyons dans une zone de confort. Les thèmes qu’on évoque sont plus personnels qu’engagés. Et heureusement, car on a tous des opinions très diverses.
Cyrille Hanslik : Tous les groupes cherchant à passer pro la traversent. Surtout quand il faut concilier études et boulot avec le temps nécessaire pour avancer musicalement.
Adrien Deloffre : Je ne pense pas que nous soyons dans une zone de confort bien délimitée. Quand on a quelque chose a raconté, on le fait. On ne se demande pas si c’est facile ou difficile, je pense qu’on essaye tout le temps d’évoluer.
Axel Maingot : On n’a pas de zone de confort. En réalité, nous sommes en constante évolution. On écoute ce qui se fait autour de nous, mais on ne se dit pas que l’on va faire pareil ou quoi que ce soit dans le genre. On fait ce qui nous plaît. Ça peut paraître prétentieux. Mais il s’agit je crois de la meilleure manière pour nous restions originaux.
J’évoquais à l’instant votre troisième EP : quand sortira-t-il ? Une tournée sur Paris et en-dehors est-elle prévue pour l’occasion ?
Axel Maingot : Le prochain EP va bientôt arriver, on y travaille. Je crois qu’on a réussi à faire mieux que les précédents EP. Chacun de nous veut que ce soit bien fait : les ambitions sont plus grandes, forcément. Si vous avez aimé The Road, alors vous adorerez le prochain EP. C’est celui qui nous représentera le plus, sans aucun doute. Des scènes sont déjà prévues sur Paris.
Adrien Deloffre : Pour le troisième EP, on va prendre le temps de mener nos expériences dans notre laboratoire secret (rires). On ne va pas se presser pour sortir quelque chose qui ne nous correspond pas. Il y aura sans aucun doute de nombreuses dates sur Paris. Ensuite, on aimerait vraiment emmener votre musique sur les routes françaises et européennes. Ce serait un beau challenge pour Mad Trip.
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