Après plusieurs singles parus depuis son lancement officiel en mars 2013, le groupe parisien Morning Robots a sorti début juin un EP qui mérite le coup d’oreille. Nothing Like Tile for a Tango révèle sa réinterprétation très personnelle de la Britpop et du rock californien.
Il fallait être un peu à l’ouest pour choisir un tel nom de scène. Dans tous les sens du terme. Pourtant, avec le recul, on saisit bien l’intention du quatuor à l’origine de la naissance de Morning Robots. Des potes de lycée qui, à l’occasion d’un voyage scolaire à Brighton en 2005, se découvrent une passion commune pour la musique rock.
Les frères Duquenoy, Romain (chant et guitare) et Victor (batterie), ainsi que Benjamin Hayoun (guitare) et Jérôme Terroy (basse) rentrent en France avec l’envie folle de creuser un peu plus encore leurs univers respectifs. Objectif : s’accorder et partir en quête de nouveaux horizons sonores sortis de leurs tripes. Quelques premières compositions sont esquissées. En 2012, leur projet musical voit le jour. Il portera le nom de ceux qu’ils sont au petit jour, après avoir veillé la nuit durant sur leurs bécanes : Morning Robots.
Plusieurs singles sont partagés sur le web, à l’instar de Fall for You il y a trois ans. Il y a déjà de l’idée, un réelle créativité. Le temps et l’expérience accomplissent leur œuvre. Après plusieurs scènes dans la capitale, le quatuor sort son EP Nothing Like Tile for a Tango le 1er juin dernier. L’idée a pris de l’ampleur et la voix de Romain Duquenoy est enfin là. Le véritable top départ est lancé.
Morning Robots : y’a tout ce qu’il faut
Chez les Morning Robots, si l’on sait vanter les vertus du carrelage pour danser un tango, on sait aussi lâcher les bêtes et sortir du tout propre, tout parfait. Dans Nothing Like Tile for a Tango, les jeunes hommes ont pris un peu de bouteille, et ça leur va vraiment bien.
« Nous n’avons pas vraiment de règle précise ni d’explications quant à l’écriture de nos textes et la composition de nos chansons », explique Victor. « Les idées de morceaux et les riffs peuvent surgir à n’importe quel moment dans l’esprit de Romain et de Benjamin : au boulot, en voiture, en soirée… Ils tombent littéralement du ciel ! Pour les paroles, Jérôme a toujours été passionné de littérature et de poèmes anglo-saxons, d’où il tire la plupart de ses inspirations nocturnes. »
Au final, on reste scotchés par cette énergie d’un nouveau genre qui diffuse une véritable cohérence rythmique en plus d’un sens qui éveille tous les nôtres. Cerise sur le gâteau : l’émotion nous gagne, quintessence d’une nostalgie qui nous renvoie notamment aux premiers grands tubes des Red Hot Chili Peppers grâce à Romain Duquenoy. Les échos de la voix d’Anthony Kiedis ne sont pas loin.
A last question but not the least
Parmi celles ayant marqué votre parcours personnel et musical, quelle est la chanson que vous auriez aimé écrire et pourquoi ?
Romain Duquenoy : Reptilia des Strokes. Il y a tous les ingrédients qui en font le morceau rock parfait, taillé pour le live. L’intro qui monte crescendo, le riff mythique, l’énergie, l’attitude de Casablancas au chant.
Benjamin Hayoun : Live Forever d’Oasis. C’est une des premières chansons rock que j’ai entendue quand j’avais six ans. Mon frère est un fan absolu et m’a offert l’album Definitely Maybe, mon premier CD. C’est également la première chanson que j’ai voulu apprendre à la guitare. Elle symbolise pour moi l’alliance parfaite des talents de parolier et de compositeur de Noël Gallagher, et celle de l’énergie et du charisme de Liam.
Jérôme Terroy : Le Sud de Nino Ferrer. Une des chansons françaises les plus belles à mon sens, emplie de mélancolie. Une écriture poétique où se mêlent subtilement tristesse et joie. Tout le monde peut se retrouver à travers cette chanson, c’est bien.
Victor Duquenoy : We will rock you de Queen. Tout simplement pour pouvoir soulever les foules et ambiancer n’importe quel stade du monde. Quoi de mieux que de sortir un titre qui devient une référence universelle ?
Morning Robots : site officiel | Facebook | Photos : Christophe Legland (header), Nabil Belhadj