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Posterboy Machine | Pile et face de la Frenchy pop du Grand Est

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Depuis quelques années déjà, Romain Müller incarne un personnage fantasque ayant fait de ses délires de vie des élans musicaux tout autant romantiques que nostalgiques. Ainsi s’agite et déambule Posterboy Machine dans l’esprit de celle ou de celui osant l’écouter. Et ce sera à nouveau le cas dès demain aux auditions 2018 des Inouïs du Printemps de Bourges Lorraine-Luxembourg, pour lesquelles Posterboy Machine a été sélectionné.

Bonjour Romain Müller, et merci d’avoir accepté cette interview. Épinal sur Facebook, Metz sur Bandcamp : j’ai même trouvé Strasbourg dans un récent article pour évoquer tes origines. Pourrais-tu commencer par les préciser une bonne fois pour toutes ?

Romain Müller : Effectivement ce n’est pas très clair ! En réalité, le projet est né à Épinal dans les Vosges (notre ville d’origine). Ensuite, nous avons continué le groupe à Strasbourg pendant quelques années avant que je n’emménage finalement à Metz il y a quelques mois. Pour faire simple, on vient du « Grand Est ».

Comment s’est concrétisée chez toi l’envie de faire de la musique ? Par quel souvenir singulier ?

Romain Müller : Mon père est également musicien, j’allais régulièrement voir ses concerts lorsque j’étais gamin. À cette époque, j’étais assez fasciné par tout ce qui avait attrait à la scène : l’ambiance des backstages, les bières gratis, les afters, etc… J’ai eu très vite envie de monter mon premier groupe !

Si ta sœur Wanda t’accompagnait aux débuts de Posterboy Machine, tu es aujourd’hui seul aux manettes, et entouré de 3 musiciens sur scène. Quels sont les éléments t’ayant mené à cette nouvelle configuration artistique ?

Romain Müller : Ma sœur est aujourd’hui une maman ! Et son emploi lui demande beaucoup d’énergie en parallèle. Du coup, elle n’a malheureusement plus le temps de s’investir à 100 % dans le projet. Néanmoins, elle n’est pas contre l’idée de prêter sa voix sur quelques enregistrements. On peut d’ailleurs l’entendre sur le titre Punch Coco. Elle sera toujours la bienvenue si jamais elle décidait de réintégrer le projet.

posterboy machine punch coco

S’il y avait une seule chose à regretter de l’époque où ta sœur écrivait et composait avec toi, quelle serait-elle ?

Romain Müller : Ma sœur a un timbre de voix qui apportait beaucoup de légèreté aux titres. Elle avait aussi une excellente présence sur scène ! C’était super marrant de pouvoir partager tout ça ensemble.

Plus de trois ans se sont écoulés entre la sortie de ton album Le baiser du cobra en 2014, et celle de ton nouvel EP Temple Sud en décembre dernier. Que s’est-il passé pour toi durant cette période ?

Romain Müller : Je jouais dans un groupe de synthé punk qui s’appelait Fumer Tue. Le groupe s’est séparé fin 2015. Parallèlement à ça, je joue encore aujourd’hui dans une formation de punk garage, Nail Art. En gros, je ne m’ennuie pas !

Pourquoi avoir choisi de revenir fin 2017 et pas avant ou après ? Existe-t-il des raisons particulières expliquant le choix de cette date-là ?

Romain Müller : Ça faisait déjà un bon moment que j’avais vraiment envie de refaire des titres en français. Dans cette optique, je ne pouvais pas imaginer le faire sous un autre nom que Posterboy Machine. Sur le moment, je n’ai pas vraiment réfléchi, j’ai commencé à composer quelques titres dans ma chambre, avec la perspective d’éventuellement sortir un EP. Finalement, les choses ont commencé à se faire de plus en plus concrètes jusqu’à la sortie de Temple Sud en décembre dernier.

Deux bananes qui se fondent dans la peau jaunie d’un serpent : symbolique spécifique, ou délire de graphiste pour la pochette de l’EP Temple Sud ?

Romain Müller : L’illustration est l’œuvre d’une artiste qui s’appelle Amélie Nivet. Pour ce qui est de la symbolique : c’est libre d’interprétation (rires), chacun y verra ce qu’il veut !

« Aujourd’hui, je préfère clairement chanter en français. Déjà parce que mon niveau d’anglais est assez approximatif et surtout, parce que j’ai vraiment besoin de comprendre le sens des morceaux pour pouvoir être à l’aise dans l’interprétation »

Quelles sont les trois grandes influences musicales t’ayant accompagné durant l’écriture et la composition de Temple Sud ?

Romain Müller : Oula !! Il y en a tellement ! Je suis un passionné de musique et je m’inspire de beaucoup d’artistes très différents. Mais s’il ne faut en citer que trois, alors, je dirais qu’on retrouve indéniablement les influences de Jacno pour le côté pop minimaliste, Taxi Girl pour l’énergie et Étienne Daho pour le flow.

Les sonorités des cinq morceaux inédits de Temple Sud sont extrêmement minimalistes en effet, une perspective synthétique électrisante frôlant l’hypnose, à l’instar de Punch Coco que tu évoquais tout à l’heure. Derrière la fraîche légèreté du titre et des paroles, quelle est l’histoire attachée à ce morceau ?

Romain Müller : Le titre Punch Coco est inspiré d’un soir d’ivresse extrême. J’étais dans un bar de Strasbourg réputé pour ses afters endiablés et pour son fameux punch coco. Sauf qu’il ne s’agissait pas d’un super punch fait maison, mais d’un punch coco industriel bien dégueulasse. Je devais être de bonne humeur ce soir-là car j’ai commencé à payer des cruches de punch coco à tous mes amis, même à ceux qui n’en voulaient pas (rires). Une chose en entraînant une autre, j’ai fini par payer des cruches également à tous les gens du bar !! Le plus triste, c’est que la plupart des gens ne les ont même pas bues. Le lendemain, c’est avec une bonne gueule de bois que j’ai découvert la facture de la soirée ! J’ai décidé d’en faire une chanson le jour même ! J’aime bien le double sens coquin du titre, je ne vous fais pas un dessin (rires).

Quel est pour toi le sens de ton parti pris d’écrire et de chanter en français, quand ils sont tant à privilégier l’anglais notamment pour ses aspects d’accessibilité à un large public ?

Romain Müller : Aujourd’hui, je préfère clairement chanter en français. Déjà parce que mon niveau d’anglais est assez approximatif et surtout, parce que j’ai vraiment besoin de comprendre le sens des morceaux pour pouvoir être à l’aise dans l’interprétation. Même s’il est vrai que le français est parfois difficile dans ses sonorités. En tous les cas, je ne pense pas me résoudre un jour à utiliser l’anglais, même pour toucher un plus large public.

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Vis-tu aujourd’hui de ta musique ?

Romain Müller : Comme je le disais tout à l’heure, je joue dans plusieurs groupes et je participe à plusieurs projets. Cela me prend énormément de temps. Malheureusement, je ne vis pas encore tout à fait de ma musique.

Tu seras présent demain aux auditions 2018 organisées par les Inouïs du Printemps de Bourges : qu’attends-tu de cette participation ?

Romain Müller : Les Inouïs du Printemps de Bourges, comme beaucoup de concours de ce genre, représentent une forme de passerelle entre les artistes et les professionnels de la musique. C’est l’occasion de faire des rencontres mais aussi de faire découvrir son projet. Beaucoup d’artistes ont été révélés à la suite de leur participation aux Inouïs du Printemps de Bourges, ça peut être un vrai tremplin !

Et que peut-on te souhaiter pour la suite des évènements et pour 2018 ?

Romain Müller : D’un point de vue perso, je dirais la santé et de l’aventure ! Et artistiquement, un bon tourneur serait idéal !


Posterboy Machine : Facebook | Photo : Caroline Coolen

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