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Malvina Meinier | Mimétisme angélique

malvina meinier corpus ep

Après la sortie en avril 2019 du premier volet de sa nouvelle création en deux temps, Anima, Malvina Meinier revient vendredi 19 juin 2020 avec le second : Corpus. L’ensemble forme une ode expérimentale et mélodique très contemporaine, à la beauté que l’esprit et l’être peuvent, parfois, receler.

Auteure, compositrice, interprète, productrice et cheffe d’orchestre, Malvina Meinier est aussi une artiste touchée par la grâce. Elle trouve rapidement son chemin jusqu’à ce piano qu’elle affectionne dès sa plus tendre enfance. C’était écrit. La voici aux commandes d’un clavier qu’elle ne quittera plus. Et qui lui fera parcourir les dédales du Conservatoire et d’un classicisme voué à muter. En permanence. Entre transmission et redécouverte, création et réinvention, la Parisienne de 31 ans explore son moi profond. Une vaste cathédrale dans laquelle le sang, à son tour, éprouve des émotions.

Malvina Meinier n’a que 19 ans lorsqu’elle écrit et compose son premier album The Wise One. Elle le dévoile en 2012. Cette première réalisation est l’occasion pour elle d’exorciser certains pans de son enfance et de son adolescence. Trois ans plus tard, elle décolle avec Home. Direction l’espace et ces contrées interstellaires habitées des marasmes électro de Terriens toujours plus soucieux. D’être les seuls, en vie. Dans la conquête constante d’un inconnu qui leur échappe et qui ne leur appartient pas. Déjà, Malvina use dans cet opus des influences qui l’ont bâtie, celles aussi dont elle poursuit la découverte. Et la princesse Björk y figure en bonne place.

Malvina Meinier : par le tranchant de la fragilité

Malvina Meinier est une artiste parce qu’elle est visionnaire. Très tôt, elle comprend la nécessité de la prise de risque. Aussi n’hésite-t-elle pas à se mettre en danger pour repenser son approche intime de la musique à chaque nouvelle production. C’est à nouveau le cas avec l’EP Corpus à paraître vendredi. Succédant à l’EP Anima sorti l’année dernière, il complète ce dernier pour constituer une magnifique déclaration d’amour à l’essence de l’humanité. Dès les premières notes, les toutes premières vocalises de Malvina dans Birth, on est saisi par sa volonté de marcher dans la voix de Björk. Ainsi, son chant résonne avec le sien : Vespertine n’est pas si loin.

Pourtant, le mimétisme s’estompe progressivement face à l’intense désir de partage de Malvina Meinier. Le corps trouve une seconde jeunesse dans la radiographie créative, presque ésotérique, qu’elle imagine. Une cure de jouvence faite de sons synthétiques et des psaumes qu’elle affectionne. Dans Malady, elle étreint des réalités que seuls ceux qui l’ont vécue reconnaissent. La pureté de cette vérité-là ne peut être ignorée. Alors, le retour à la chair paraît presque dérisoire. Car pour dépasser la souffrance et accéder à la libération que celle-ci promet, le contrôle de ses nerfs ne suffit plus. Il s’agit pour l’esprit de prendre congé en restant tout près. Le terrain est celui de luttes internes qui ne se voient pas. Les cieux, ceux d’une âme qui questionne, s’étonne, qui compatit. Pour servir cette réplique maintes fois entendues : « N’ayez pas pitié des morts. Ayez plutôt pitié des vivants. »


Malvina Meinier : Facebook

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