Grand Rapid se produira le 10 septembre prochain à l’Espace B aux côtés de Melatonin et de MxBG. Un peu plus de quatre mois après la sortie de son premier EP éponyme, ce quatuor parisien a de quoi séduire. Entre indie pop et électro, ses mots tracent leur route. Un conte moderne entre soirées trop arrosées et évasion aux mille ruses.
C’est en 2016 dans une cave de Pantin que le groupe Grand Rapid initie ses premiers pas. Il compte d’abord cinq membres contre quatre dans sa formation actuelle. François Amiot, Tom Griffe, Elie Mansencal et Étienne Meunier ont déjà fait leurs classes dans d’autres projets musicaux. Avec Grand Rapid, l’idée est de mêler leurs références respectives et d’exprimer une démarche introspective qui saurait faire écho. Qui pourrait transgresser leur enveloppe corporelle tout en fédérant celle de ceux qui les entourent.
Un an après sa création, le groupe Grand Rapid se produit à La Cigale. Dernièrement, il est repéré par la Société Ricard Live Music. Il faut dire que les mots ne manquent pas au quatuor. Il sait les tisser tout autant que les tordre pour les faire plier à sa propre conception de la réalité. L’une de celles qui ne transige pas et qui assume ses parts d’ombre, de fébrilité. Comme c’est le cas à travers les cinq morceaux composant le premier EP éponyme du groupe paru le 19 avril dernier.
Grand Rapid : « là où la lumière ne passera plus »
Le jour de la sortie de l’EP, Grand Rapid publie sur YouTube la vidéo de son single Chien Blanc. On voit double et on craint le pire. Les regrets de soirées définitivement perdues comblent la solitude et tentent de la magnifier. Mais la route doit se poursuivre. L’espérance de lendemains chantants se fait jour au grand dam des détresses de la nuit. La composition musicale ultra minimaliste du morceau est au service de l’histoire. Beaucoup ont déjà pu expérimenter la même à leur manière. Parfois, sans s’en apercevoir.
Les sonorités savent aussi être oniriques et psychédéliques, notamment pour parler d’amour comme c’est le cas en seconde plage avec Darwin. Le brame des cerfs permet aux cœurs de se resserrer et tous les risques sont bons à prendre. À partir du moment où ils permettent de (re)conquérir l’être aimé. Les oiseaux de Darwin aux Galápagos rejoignent finalement ceux d’Hawaï en une nuée jamais observée. « Je suis là où tout glisse » : ou quand Odessa incarne au bord de la Mer Noire les tristesses vainement ensevelies. « Je suis là où la misère ne comptera plus » : sous le Soleil d’avril, laisser la vie reprendre son cours.
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