Menu Fermer

Donne-moi des ailes | D’un fils à un père

donne-moi des ailes nicolas vanier

Mercredi 9 octobre, retrouvez dans les salles obscures le dernier long métrage de Nicolas Vanier. Donne-moi des ailes : ou comment l’épopée romancée d’un jeune garçon et de ses oies réussit à convaincre au-delà de l’homme et des questions environnementales qu’elle soulève ?

Pendant les vacances, Thomas (Louis Vazquez) traîne au lit durant des heures. Quand il se lève, c’est pour jouer à sa console. Il ne sort que très rarement. Alors, quand sa mère (Mélanie Doutey) l’informe qu’il va passer les trois prochaines semaines avec son père (Jean-Paul Rouve), le désespoir le gagne. Et pour cause : Christian vit à Saint-Roman dans le sud de la France en Camargue. Loin, très loin d’un quelconque réseau wifi.

Christian est un scientifique. Il étudie les oies sauvages. Il souhaite initier un projet qui permettrait d’enseigner à des oies naines un nouveau chemin de migration. Objectif : leur éviter les dangers du monde moderne responsable de l’extinction de nombreuses espèces de volatiles. Elles sont les prochaines sur la liste. Et malgré le refus du musée d’histoires naturelles de Paris de subventionner ses travaux, Christian ne lâche rien. Il décide de falsifier les documents nécessaires à leur bonne réalisation.

Son fils Thomas finit par le rejoindre. Il se laisse vite gagner par la curiosité. Entre la couveuse abritant les vingt oies destinées à emprunter la nouvelle route de migration et la construction d’un ULM, son intérêt pour le projet de son père grandit. Jusqu’à ce qu’il y prenne part. Il s’amourache de l’une des petites oies tout juste née. En parallèle, il apprend à piloter l’ULM conçu par son père. Sans savoir à cet instant que sa destinée va le mener bien plus loin, bien plus haut.

Donne-moi des ailes : se laisser gagner par l’altitude

Deux ans après la sortie de L’École buissonnière qui remporta un franc succès auprès du public à défaut des critiques, Nicolas Vanier concrétise certains souvenirs de son enfance. Il la passa dans les forêts qui entouraient le domicile de ses grands-parents. Son amour des oiseaux vient de là. Elle communie avec l’histoire vécue il y a vingt ans par Christian Moullec. Ce météorologiste avait en tête de sauver les oies sauvages de l’extinction.

Après lui avoir consacré cette année un ouvrage paru aux éditions XO, Nicolas Vanier met son aventure en scène dans Donne-moi des ailes. Le duo formé par Jean-Paul Rouve et Mélanie Doutey impose une vraie justesse dans l’interprétation. Il porte l’autre duo que Jean-Paul Rouve forme avec le jeune Louis Vazquez. Il s’en dégage une authenticité et une sincérité servant le film avec beaucoup d’intensité.

Ainsi, malgré certaines errances durant les trente premières minutes qui suscitent l’inquiétude quant à la suite du film, Donne-moi des ailes atteint finalement sa cible. Rappelant les écrits de Saint-Exupéry et de Pagnol, il offre une vue singulière de notre monde. Du ciel, les luttes des hommes ne sont plus. La nature est reine comme si elle n’avait jamais été affectée par leur présence. Comme si tout était encore possible. Un équilibre fragile remis sur le devant de la scène par les images exceptionnelles tournées par Nicolas Vanier. Mais aussi par une bande originale signée Armand Amar précisément pensée. Elle nous élève, toujours plus haut.

D'autres articles qui pourraient vous intéresser :