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Big Eyes – Un livre ouvert au fond de vos pupilles

BIG EYES

Skriber vous avez déjà dévoilé en décembre dernier la prochaine sortie du nouveau long-métrage de Tim Burton, Big Eyes. C’est aujourd’hui chose faite, et bien faite. Au menu : une histoire inspirée de faits réels touchant à l’âme créative de tout artiste, de tout être humain.

C’est un Tim Burton en mode Woody Allen que nous découvrons dans Big Eyes. Que ce soit au niveau des dialogues, du scénario, qu’au niveau des couleurs et des lumières, on sent la volonté de Tim de partager une histoire ayant à l’époque défrayé la chronique, sous un jour indubitablement différent de ses autres chefs-d’œuvre.

Toute la trame de l’histoire est donc axée sur ces yeux qui firent la renommée des Keane, en commençant par Walter (Christoph Waltz) qui s’adjugea les créations de son épouse Margaret (Amy Adams) à défaut de disposer de son talent, pour bâtir un empire allant à contre-courant de l’autorité des arts et de ses critiques, en mettant notamment en vente des reproductions des œuvres originales peintes par Margaret pour les diffuser et les commercialiser au plus grand nombre.

Ces yeux, pierres angulaires de la touche artistique de Margaret, transcendent les visages et les toiles sur lesquels ils sont peints pour transfigurer les personnages réels. On distingue ainsi la réminiscence de la propre touche de Tim Burton, matérialisant des projections oniriques sur les contours oculaires des modèles de Margaret, sous l’emprise des émanations toxiques de la glycérine et celles tout autant empoisonnantes de sa conscience, opposant en permanence sa quête de vérité et son rêve d’amour.

Le plus surprenant, c’est la mise en scène articulée de telle sorte à ce qu’elle puisse se dispenser des effets spéciaux de Tim. En effet, dès les premières minutes du film, on est happé par la profondeur des regards des différents protagonistes. Leurs échanges. Leurs intentions. Et bien sûr, toutes les émotions qu’ils traduisent.

L’interprétation d’Amy Adams et de Christoph Waltz y sont clairement pour quelque chose. Tout comme celles de Delaney Raye et Madeleine Arthur d’ailleurs, incarnant Jane, la fille de Margaret Keane, et bien plus encore, puisqu’elle fut aussi la première et principale source d’inspiration du peintre durant toute sa vie.

Quoiqu’il en soit, on reconnaît bien là le flair de Tim Burton, ainsi que sa vision artistique sachant concilier un réalisme empreint de dramaturgie et une poésie intuitive plaçant le spectateur en orbite autour d’un soleil dont la chaleur sait mettre à jour une proximité sentimentale sans détour, un peu plus encore à chaque tour.

Big Eyes est un divertissement intelligent pour les petits et les grands. Il est un conte et une revendication dépassant les banalités d’usage pour rendre hommage à celles et ceux dont la créature intérieure, se nourrissant de leurs entrailles et constamment insatiable, ne cesse d’exister tout au long de leur vie d’artiste et de croyant en un monde plus beau, plus honnête, plus sincère, ayant un réel sens à transmettre aux générations futures.


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