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YOU VICIOUS ! | Quand l’intempérance cachée ne l’est plus

you vision bren costaire max balquier

Conçu au départ comme un projet musical en solo, YOU VICIOUS ! est devenu la chronique contemporaine de deux amis qui ne manquent pas de se projeter. Dans leurs chansons, dans leur avenir. Le groupe a sorti début février un premier EP sobrement nommé #1, entre électro, dirty rock et expérimentations aux contours So British. Rencontre avec Max Balquier et Bren Costaire pour nous en parler.

Bonjour YOU VICIOUS ! et merci d’avoir accepté cette interview. Et si vous commenciez par présenter votre duo et son histoire ?

Max Balquier : L’histoire de YOU VICIOUS ! commence en 2015, mais ses racines datent d’avant. Bren et moi nous connaissons depuis 20 ans, déjà ! J’ai d’abord cherché puis travaillé des sons pendant un certain temps, avant de composer ce qui allait être la base électro de nos titres. Une fois que j’ai eu une bonne dizaine de titres, j’ai fait écouter ça à Bren. C’était en 2016.  J’avais dans l’idée de faire vivre ces titres et de ne pas rester sur de l’électro pure. Bren connait très bien ma façon de bosser. Nous avions joué dans le même groupe de 2000 à 2010 : Frigo. Il m’a proposé de poser ses batteries : ça a vraiment bien collé ! J’ai posé des basses, des guitares et ma voix. On a enregistré les titres entre 2016 et 2017. Le mixage a été réalisé par Sébastien Langle en 2017.

Bren Costaire : Notre duo fonctionne très simplement en fait. Je m’occupe de tout ce qui est batterie, acoustique et/ou électronique. Max se charge du reste.

YOU VICIOUS ! Existe-t-il un message caché derrière ce nom de scène ?

Bren Costaire : En fait, à la base, on voulait surtout trouver un nom pour le projet qui ait une sonorité intéressante. Peu importe que ce soit en français, en russe ou en anglais. YOU VICIOUS ! C’était à la base le titre d’une des chansons de l’album qui paraîtra en septembre. Et c’est finalement devenu le nom du band. Mais je pense que le fait que j’ai des mœurs un peu louches a aussi été l’une des raisons de notre choix pour ce nom (rires).

Max Balquier : En fait, l’idée est arrivée au même moment que #balancetonporc, une pure coïncidence. YOU VICIOUS ! sonnait un peu punk et ça nous plaisait bien, même si on ne fait pas du tout dans le punk musicalement !

Du coup, quel est le vice que vous pourriez tolérer chez quelqu’un, et pourquoi ?

Bren Costaire : Si la personne en question aime encore plus que moi boire des coups, putain, je valide sans une hésitation ! (rires)

Max Balquier : Le vice ramène toujours à quelque chose d’inavouable. À quelque chose de mal… de bad quoi ! Bon, en l’état, Bren m’a piqué ma réponse, mais ouais, boire des coups, c’est un vice qu’on partage… Trop !

« Concernant les textes, ce n’est jamais super positif ni joyeux. Mais ce n’est pas triste non plus. C’est plutôt mélancolique en fait »

Quelle est la logique du groupe dans son processus de création d’un nouveau morceau ?

Bren Costaire : J’interviens vraiment après la plus grosse phase de ce processus, même si on passe par une phase je propose mes patterns, mes fills, ma vision du titre en tant que batteur. Le fait que Max ait déjà une idée assez précise de ce qu’il ne veut pas m’aide à affiner mon jeu. Et vu qu’on se connaît depuis très longtemps, ça permet de gagner en efficacité.

Max Balquier : J’ai un laptop bourré de différents programmes grâce auxquels je compose la base des titres, souvent électro au départ. Ensuite, on vient y empiler des drums, des basses, des guitares, des voix. On bosse beaucoup à distance avec Bren vu qu’il habite à Nantes et moi à Rennes. Ça peut être problématique parfois, mais on se connaît bien. Et nous compensons cette situation par beaucoup de travail dans nos home-studios respectifs.

Concernant les textes, il y a des choses que je vais chercher directement dans ma vie, dans mes expériences. Certains de mes proches m’inspirent aussi beaucoup. Ce n’est jamais super positif ni joyeux. Mais ce n’est pas triste non plus. C’est plutôt mélancolique en fait. Il y a des textes sur la rupture avec le passé, sur des communications difficiles, sur le narcissisme, l’égocentrisme. Sur la manipulation, la schizophrénie, la décroissance aussi… Beaucoup de sujets très différents en somme.

you vicious premier ep

Quel est votre premier grand souvenir de musique ?

Bren Costaire : Mon premier concert. J’avais 14 ans et j’étais au premier rang pour un live des Rita Mitsouko. J’y étais allé avec mon meilleur pote de l’époque, « Tom La Cogne ». Il l’est toujours d’ailleurs. C’était aussi le gratteux de mon premier band. Je me souviens que Catherine Ringer avait passé une bonne partie du gig à nous regarder en nous faisant des grands sourires qui nous ont plus que marqués ! (rires)

Max Balquier : Sans hésiter, Kepone, dans la veine de Fugazi et toute cette clique. Un groupe à la fois noise, groovy (pas dans le sens Red Hot hein !), avec des super mélodies et un bassiste-chanteur excellent, qui envoyait grave. Le batteur avait fini à poil. C’était dans un café-concert du Finistère, le Passe-Murailles, en 1998. Une véritable claque ! Si on ajoute à ça le fait que la première partie avait été assurée par un excellent pote, Nico Disez, avec son groupe The Guilt, et qu’un car de Suédoises s’était perdu en pleine campagne et avait décidé de passer la soirée dans ce club : tous les ingrédients étaient réunis pour que la soirée soit magique ! (rires)

Et votre meilleur souvenir sur scène ?

Max Balquier : Avec YOU VICIOUS !, nous n’avons fait aucun concert pour le moment. Mais avec Frigo, il y a énormément de souvenirs. Ce qui m’a le plus marqué, c’est qu’on pouvait parfois jouer sur des grosses scènes de festival, et quelques jours après, dans des pauvres rades où il n’y avait personne. On a eu l’occasion de faire de super rencontres (Interpol avec qui on a bien discuté et bien déconné le soir d’un concert commun) et des moins bonnes aussi (David Thomas, le chanteur de Père Ubu, un gros poivrot exécrable mais il est connu pour ça).

Quels sont les projets de YOU VICIOUS ! pour 2018 ?

Max Balquier : Notre album sortira en septembre prochain sur le label parisien Manic Depression Records. On a enregistré onze titres : on devrait en retenir neuf. On va faire un nouveau clip pour le défendre avec les Horizons Sonores, qui a déjà réalisé le clip de notre morceau Pretty is all you have, et Jérôme Sevrette, un excellent photographe de Rennes qui travaille beaucoup autour du noir. Une tournée est également prévue à partir de Septembre : on a déjà hâte !


YOU VICIOUS ! : Facebook | Photos : Jérôme Sevrette

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